Au
milieu des années 70, le rock'n'roll agonisait dans une marre d'arrangements
pompeux et de virtuosités démonstratives. C'est alors qu'arrivèrent
les Ramones ; quatre new-yorkais odieusement chevelus et vêtus de
blousons en cuir, baskets et jeans troués qu'on eut vite fait de
prendre pour des idiots. De leurs trois chefs-d'euvre consécutifs
publiés en moins de un an et demi, entre 1976 et 1977, pas un seul
solo ou autre prouesse musicale ne déborde. Le rock y est réduit
à sa plus simple expression : un mur de distorsion assénant
l'un après l'autre des riffs aussi basiques qu brutaux, une section
rythmique basse-batterie défiant les lois de la vitesse rock'n'rollienne
en vigueur ; le tout surmontés de textes explicitement simplistes,
évoquant tour à tour l'ennui, la drogue, les amour naïfs
ou la violence urbaine.
L'impact
des Ramones aujourd'hui est incalculable. De Offspring à Pearl Jam
en passant par U2, tous se réclament des quatre new-yorkais.
On a eu par la suite tendance a considérer les Ramones comme des
simples détonnateur du punk, mais c'est oublier que ce sont eux
qui, les premiers, avec leur minimalismo-nihilisme, ont jeté les
bases du mouvement qui allait remettre en question le monde du rock.
La
carrière des Ramones fut longue et prolifique, parfois aux prix
de certains virages musicaux pas toujours heureux (pop, hardcore, ...).
Ils sortirent en tout 18 albums dont quatre lives, art dans lequel ils
excellaient, alignant une trentaine de titres en moins d'une heure. Le
groupe décida d'un commun accord de stopper ses activités
fin 1995, après plusieurs changements de formation.
Aujourd'hui,
leurs quatres premiers albums studio ainsi que le live qui leur succéda
font partie intégrante de l'histoire définitive du rock'n'roll
et leur héritage musical est plus que jamais présent.