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LES RAMONES - Historique (1974 - 1996)


 
1974
Le 30 mars 1974, Douglas (Dee Dee) Colvin à la guitare et au chant, John (Johnny) Cummings à la guitare et Jeff (Joey) Hyman à la batterie, trois jeunes new-yorkais désoeuvrés et passionnés de musique, débarquent aux Performance Studios à New York et s'essaient péniblement à la musique. Après des tentatives peu convaincantes de reprises de leurs idoles, New York Dolls, Who et Stooges, ils  se décident à composer leurs propres chansons. 

Petit à petit, le son du groupe se profile et Douglas (Dee Dee) cède, pour la basse, sa place de chanteur à Jeff (Joey). La place vacante derrière les tommes sera comblée par Tommy Erdelyi (Ramone), un ingénieur du son, ami de Johnny, qui travaille dans ces mêmes studios. 

Plus tard, les quatre choisissent le nom de Ramones, en hommage à Paul McCartney, et en font tous leur nom de famille afin de paraître plus unis. C'est également durant cette année qu'ils se produisent pour la première fois en public, devant une vingtaine de personnes, à New York.

1974
Les Ramones décrochent un engagement dans le club new-yorkais CBGB's où ils se produiront une fois par semaine dans des shows de moins de 20 minutes où ils ne disent pas un mot et jouent une vingtaine de chansons. Ils y côtoient le gratin de la nouvelle scène new-yorkaise underground, Patty Smith, Blondie ou encore Talking Heads.
Même si elles n'attirent pas les foules, leurs prestations trouvent un certain écho dans la presse spécialisée américaine et britannique, ainsi qu'auprès des intellectuels new-yorkais, comme l'artiste pop Andy Wahrol. Les critiques restent divisées ; d'un côté, l'on parle d'un "gag dont tout le monde se lassera très vite", et, de l'autre d'un des groupes les plus révolutionnaires de toute l'histoire du rock".

Les Ramones trouvent également, en la personne de Danny Fields, un journaliste rock s'étant naguère occupé de MC5 et des Stooges d'Iggy Pop, un manager entièrement dévoué à la cause de leur rock minimaliste. Mais le paysage du rock américain est complètement bouché par le rock'n'roll pompeux du Top 40 et n'offre pas de place pour un concept aussi révolutionnaire

A ce stade, le groupe possède déjà une vingtaine de compositions originales, comme Blitzkrieg Bop, Beat on the Brat et Judy is a Punk.

1975
Les Ramones passent pour la première fois en studio afin d'y enregistrer la démo de Judy is a punk et I wanna be your boyfriend, mais cet enregistrement, envoyé à toutes les maisons de disque que compte le pays, sera rejeté partout, sauf chez le petit label indépendant Sire Records qui se décide à proposer un contrat inespéré au groupe. Les Ramones acceptent et signent pour la somme de 6000 $.

Même si ce montant est minuscule, Sire Records avancera tout de même les sommes nécessaires à l'acquisition d'un matériel digne de ce nom et, le 2 février 1976, permet aux Ramones de débuter l'enregistrement de leur tout premier album. A peine deux semaines plus tard, l'ouvrage est achevé.

1976
Le premier album, Ramones, sort dans les bacs en avril 1976. Il contient treize chansons, parmi lesquels les classiques Blitzkrieg Bop, Beat on the Brat ou encore 53d & 3d, pour une durée totale de 30 minutes. 

5000 copies s'en vendent en une semaine, mais il ne dépassera pas la place 184 du Top 40, ne sera programmé sur aucune radio et constitue finalement un échec commercial. Pourtant, les critiques, bien que toujours aussi divisées, sont dithyrambiques.

Parallèlement, les Ramones commencent à tourner en dehors de New York, où l'accueil réservé au groupe va du jet de bouteilles à l'enthousiasme général.

1976
Le 4 juillet 1976, les Ramones franchissent l'Atlantique pour une série de concerts en Angleterre, où leur premier album est en tête des ventes import.  D'un seul coup, ils se retrouvent en face de foules de 2000 personnes entièrement acquis à leur cause, incluant les futurs figures majeures de la scène punk anglaise, Johnny Rotten, Joe Strummer, Sid Vicious, ... tous fans du quartette new-yorkais.

En octobre de la même année, les Ramones débutent déjà l'enregistrement d'un nouvel album.

1977
Ce nouvel opus, intitulé Ramones Leave home, sort en janvier '77 et est accueilli à nouveau par une presse enchantée. Bien que dans la même veine minimaliste que son prédécesseur, l'album marque une légère déviation vers un punk-bubble-gum directement hérité des Beach Boys. Au rang des tubes, on y trouve notamment Pinhead, Gimme gimme shock treatment ou encore Commando.

L'un des meilleurs titres de l'album, Carbona not glue, qui évoque le sniff de colle, devra pourtant être retiré au dernier moment par la maison de disque pour analogie avec le fabricant de dissolvant Carbona.

Parallèlement à leurs incessantes tournées américaines, les Ramones s'envolent à nouveau vers l'Europe, et totalisent plus de 150 dates au cours de la même année.

1977
Quelques mois plus tard seulement, leur nouveau disque, Rocket to Russia est déjà disponible. Il distille, dans la lignée de son prédécesseur, un punk-bubble-gum irrésistible qui sera désormais la marque de fabrique des Ramones, avec de véritables hymnes comme Rockaway Beach, Teenage Lobotomy ou encore la jouissive reprise du Surfin' Bird des Trashmen.

Cette fois, les critiques sont unanimes pour saluer ce qu'ils qualifient du "meilleur album de l'année et peut-être le plus drôle de tous les temps", ou encore d' "un des albums les plus importants des années 70". Par contre, et malgré la distribution quasi mondiale de l'album grâce à leur nouveau contrat avec Warner Bros., le disque se révèle un nouvel échec commercial.

Mais le succès des Ramones en tournée est toujours aussi impressionnant , notamment à Londres où ils finissent l'année triomphalement avec un concert mémorable au Rainbow Theatre qui sera enregistré et publié en 1979.

1978
Tommy, le batteur originel décide de quitter le groupe car il ne supporte plus le rythme effréné des tournées et veut se consacrer à sa première aspiration, la production.

Les Ramones auditionnent alors plusieurs batteurs pour lui succéder et choisissent finalement Marc Bell, le batteur des Voidoids de Richard Hell, qui prendra le nom de Marky Ramone. En trois semaines, Marky apprend tout le répertoire du groupe et il apparaît pour la première fois sur scène avec les Ramones le 29 juin.

1978
Les Ramones enregistrent un nouvel opus, Road to ruin, qui se détache légèrement des trois premiers albums. Il est en effet  le reflet de toutes les frustrations engendrées à la suite de la quasi confidentialité commerciale dans laquelle sont tombés leurs premiers albums ; et il en résulte l'abandon du fameux punk-bubble-gum au profit d'un punk plus radical. Mais l'album contient également une chanson acoustique et une reprise de Sonny et Cher. 

Les critiques sont divisées ; certaines parlant du "meilleur album des Ramones", d'autre d'un disque qui annonce la fin du groupe". Mais malgré cette tentative d'un album plus commercial, Road to ruin se révèle une fois de plus un échec. 

1979
Sortie du premier album live du groupe, It's alive, enregistré à Londres le 31 décembre 1977. Cet enregistrement exceptionnel, produit par Tommy Ramone lui-même, reste probablement aujourd'hui le témoignage le plus fidèle de ce que furent réellement les Ramones sur scène et le meilleur élément de toute la discographie du groupe.
1979
Mais c'est sur un autre front que les Ramones vont faire parler d'eux : .....le cinéma. Le groupe accepte en effet de figurer dans une film Série-B intitulé Rock'n'Roll Highschool, dans lequel ils viennent délivrer de jeunes étudiants rebelles de leurs collège ennuyeux.

Pour ce film, les Ramones écriront plusieurs nouveaux titres (dont le morceaux éponyme) qui seront inclus sur la bande originale du même nom.

1980
Le nouvel album des Ramones, End of the Century, est de loin celui qui donnera lieu au plus de polémiques. Le groupe a en effet décidé d'en confier la production au roi de la pop guimauve des années 60, Phil Spector. 

Mais le perfectionnisme de Spector va se heurter à l'efficacité brute des Ramones et les séances d'enregistrement tournent au cauchemar, Spector menant notamment Johnny au bord de la crise de nerfs en lui faisant jouer le riff d'intro de Rock'n'Roll Highschool plus de 20 fois. Alors que le groupe avait l'habitude de boucler une demi douzaine de chansons par jour, Spector peine à en finir une par journée. Il en vient même aux mains avec Dee Dee, lui reprochant sa dépendance à l'héroïne.

Mais Spector aura tout de même le mérite de ne pas trop travestir le son des Ramones, même s'il n'hésite pas à y ajouter synthétiseur, percussions et même un orchestre entier pour la reprise de Baby I love you qui dérouta plus d'un fan mais qui devint, bien malgré eux, l'unique tube commercial de toute la carrière des Ramones.

Même si la plupart des critiques suivent, bon nombre de fans de base lâchent le groupe, déçus par la nouvelle orientation pop des new-yorkais.

1981
End of the Century n'a pas seulement jeté le désarroi chez les fans et les critiques, mais également au sein du groupe lui-même. En effet, les tensions grandissent, notamment entre Joey, qui désire continuer dans une veine pop, et Johnny, qui veut retourner au bon vieux punk originel.

Et c'est donc un groupe en pleine crise d'identité qui sort un nouvel album intitulé Pleasant dreams, qui, cette fois, prend carrément le parti d'une pop mélodieuse, à mettre pour la majeure partie au crédit de Joey qui a signé bon nombre de morceaux de l'album.

1982
Un nouveau problème survient durant l'enregistrement du nouvel album des Ramones : les penchants du batteur Marky sont devenus intolérables et le reste du groupe décident de s'en séparer avant même la fin des sessions en studio.

Mais ce nouvel opus, intitulé Subterranean Jungle, marque pourtant un pas dans la bonne direction. La distorsion est de retour est les Ramones retrouvent leur agressivité et leur énergie légendaire le temps de titres comme Psycho Therapy, Outsider ou encore Time Bomb.

1983
Au moment de retourner en tournée, c'est l'heure pour les Ramones de s'attacher les services d'un nouveau batteur. Et c'est un certain Richard Reinhardt (mieux connu sous le nom de Richie Ramone), batteur des Velveteens, qui décroche la place.
1983
Et c'est donc avec une confiance retrouvée que les Ramones sortent leur nouvel album, Too tough to die, qui, cette fois, constitue un virage marqué vers un punk hardcore radical et brut, avec des titres comme Mamma's Boy, Wart Hog et l'éponyme Too tough to die. Pour la production, c'est le batteur originel, Tommy Ramone, qui a été choisi.

Mais l'album contient également son lot de mauvaises surprises, comme l'effroyable Planet Earth 1988, composée par le nouveau batteur Richie Ramone, et la non moins terrible Howling at the Moon, produite par ... Dave Stewart d'Eurythmics.

Mais les Ramones sont avant tout à nouveau en phase avec leurs fans, notamment à Amsterdam où le groupe se produit devant plus de 250'000 personnes.

1985
Joey et Dee Dee composent la chanson Bonzo goes to Bitburg qui dénonce la visite du Président Reagan dans un cimetière allemand où des soldats nazis étaient enterrés. Le titre bénéficiera d'une sortie en single, couplée avec un inédit des Ramones, Go home Ann avant d'être intégré à leur nouvel album dont ils débutent l'enregistrement en décembre de la même année.
1986
Sortie du successeur de Too tough to die, Animal Boy, qui confirme l'orientation résolument radicale du groupe, avec des titres comme Love Kills ou Somebody put something in my drink.

Même si l'album n'apporte pas de renouvellement artistique notable, Animal Boy aura tout de même le mérite de réinstaurer une certaine confiance au sein du groupe, même si les relations ne sont pas toujours au beau fixe.

1987
Sortie de Halfway to Sanity, que les Ramones, résolument confiants, décident de produire eux-mêmes aux côtés de Daniel Rey, un producteur-guitariste dont le nom sera désormais à maintes reprises associé au groupe, en tant que producteur et co-compositeur des futurs albums.

Même si l'album explore en majeure partie la même veine dure que ses deux prédécesseurs, Halfway to Sanity contient également quelques bons moments plus atypiques, comme I wanna live, Go lil' Camara go ou encore A real cool Time.

1987
Cette année voit également le départ du batteur Richie Ramone, qui semblait ne plus supporter l'autoritarisme du reste du groupe. Mais les Ramones ne perdront pas au change puisque c'est Marky Ramone, entre temps débarrassé de ses troubles alcooliques, qui retrouve sa place derrière les fûts.

Parallèlement, Dee Dee s'offre une parenthèse en solo sous le pseudonyme de Dee Dee King  le temps d'un album de ... rap.

1988
L'inactivité discographique des Ramones est interrompue par la sortie de Ramones Mania, premier best-of des Ramones, qui regroupe plus de 30 titres, dont un inédit, une reprise de Indian Giver.
1989
Les Ramones sont invités par Stephen King à composer le titre principal de la bande originale de l'adaptation cinématographique de son roman d'horreur Pet Semetary. Dee Dee s'acquitte brillamment de cette tâche avec la chanson éponyme qui restera un grand moment dans l'histoire du groupe. Le titre sera intégré sur le nouvel album des Ramones, Brain Drain, qui voit sa sortie en 1989.

Même si Brain Drain restera un album de transition mettant un terme à la période radicale du groupe, certains titres méritent l'attention, comme I believe in Miracles et la sublime reprise de Palisades Park de Freddy Cannon.
 

1989
Mais un événement va venir chambouler le groupe cette même année : le départ de Dee Dee. Même si le reste du groupe eut de la peine à l'admettre, la perte de Dee Dee, qui représentait à lui seul l'âme des Ramones ainsi que le compositeur le plus prolifique du groupe, fut dramatique.

Mais pour les Ramones (dont les deux seuls membres originaux étaient désormais Johnny et Joey), il n'est pas question d'abandonner et l'on se met déjà à la recherche d'un remplaçant.

C'est le jeune Christopher Jean Ward (C.J. Ramone) qui sera choisi. Non seulement pour ses qualités musicales évidentes, mais aussi pour son auto-discipline, argument décisif aux yeux de Johnny. Si CJ ne pallia bien sûr jamais l'absence de son idole, Dee Dee, il eu le mérite d'apporter une certaine fraîcheur à des Ramones vieillissants, notamment sur scène.

1991
Les Ramones profitent de leur tournée européenne pour sortir un second disque live intitulé Loco live, enregistré à Barcelone en 1990. Deux versions plus ou moins différentes en seront publiées, l'une destinée au marché américain, et l'autre au reste du monde.
1992
Après trois ans d'absence en studio, les Ramones passent de Sire à Radioactive Records pour la sortie de leur nouvel album, Mondo Bizarro. Ce disque marque notamment l'implication de l'ancien bassiste du groupe, Dee Dee Ramone, qui signe bon nombre de chansons et l'intégration définitive du petit nouveau, CJ Ramone, à qui l'on confie le chant à plusieurs reprises. On note également une reprise du Take it as it comes des Doors.

Dans le magazine rock Spin, les Ramones sont définis comme l'un des 7 plus grand groupe de rock'n roll de tous les temps au côté notamment des Beatles, des Stones, de Jimi Hendrix et de Led Zeppelin.

1993
Le groupe réalise enfin un vieux rêve : un album de reprises. C'est fait avec Acid eaters, qui contient notamment leurs versions de titres de Bob Dylan, les Rolling Stons, les Who, Jefferson Airplane, ...
1995
A l'entame d'une nouvelle tournée mondiale, les rumeurs sur la séparation du  groupe se font de plus en plus pressantes. Au moment où le punk revient à la mode avec des groupes comme Offspring et Green Day, les Ramones voient en ce moment la période propice au succès commercial dont ils ont toujours rêvé. Les Ramones décident alors d'enregistrer ce qui sera leur ultime album studio, Adios amigos ! qui se révélera une réussite autant commerciale que critique, contrairement à bon nombre de ses prédécesseurs. Quelques mois plus tard, l'annonce officielle de la séparation du groupe est faite.

Mais les Ramones se voient proposer d'intégrer l'affiche du festival itinérant Lollapalooza et acceptent d'y participer en compagnie de grands noms du rock américain comme Soundgarden ou Rancid.

1996
Les Ramones décident de tirer leur révérence lors d'un ultime concert, le 2263ème, à Los Angeles. Plusieurs artistes, comme Lemmy de Motörhead, Ed Vedder de Pearl Jam ou encore Lars Frederiksen de Rancid, viendront les rejoindre sur scène le temps d'un dernier hommage. Le show fut enregistré et aboutit au quatrième et dernier disque live du groupe : We're outta here !. Une video du même nom comprenant des extraits de concerts et des entretiens avec les membres du groupe ainsi que divers artistes fut également éditée pour l'occasion.
...
CJ (Los Gusanos, puis Bad Choppers), Dee Dee (diverses formations, puis en solo) et Marky (Marky Ramone & The intruders, puis Marky Ramone & the Speedkings) ont tout trois fondé leur groupe. Joey, malade du cancer, s'est reconverti dans la méditation, la défense de l'environnement et le boursicotage. La maladie l'a finalement vaincu en avril 2001, à l'aube de ses 50 ans. Quant à Johnny, il a juré qu'il ne toucherait plus jamais à une guitare de sa vie.