Mondo
bizarro
est en quelque sorte l'album d'un nouveau départ pour les Ramones,
ici dans leur 18ème annèe d'existence. Dee Dee, bassiste
originel, véritable pilier et moteur scénique du groupe a
en effet préféré quitter les Ramones après
la sortie en 1989 de Brain drain. Ebranlé par ce départ,
le groupe ne sortira plus d'album studio pendant trois ans. Entre temps,
ils trouvèrent en Christopher Jean Ward (CJ Ramone) le remplaçant
du regretté Dee Dee. Ce nouvel élément aura une influence
très positive sur le groupe (à vérifier notamment
sur Loco live, où l'on constate qu'il prend une place considérable
(la place de Dee Dee) lors des performances live).
C'est
donc en 1992 que les Ramones (Joey-Johnny-CJ-Marky) décident enfin
de retourner en studio pour l'enregistrement d'un nouvel album. Ils prennent
notamment avec eux trois compositions de Dee Dee. Et c'est un véritable
bonheur de constater que nos bon vieux Ramones sont toujours en forme.
Le début de ce monde bizarre et en effet impressionnant avec Censorshit
et
The job that ate my brain, véritables boulets catapultés
en ouverture, suivi de ce qui restera sans doute comme une des plus belles
chanson non violente du groupe : Poison heart.
Le
reste de la galette est de la même veine : du bon vieux rock'n roll
ramonien, brute et efficace. La matière générale est
brûlante. Les compositions de Joey et Dee Dee sont d'excellente facture.
On se surprend même à adorer certains morceaux : Cabbies
on crack,
Main man
(composée par Dee Dee et chantée
par CJ),
Censorshit ou même la sublime reprise des Doors,
Take it as it comes. Qualques faux-pas (toujours selon moi) sont
tout de même à signaler, mais seulement au nombre de deux
: une Anxiety trop moche et une Touring trop auto-parodie
de Rock'n roll Highschool.
Et
puis, il y a l'éternel Marky, derrière ses futs, toujours
aussi foutrement efficace dans le domaine coup-de-batte-de-baseball-dans-la-gueule.
Oui,
les Ramones se portent bien ; et Mondo bizarro le prouve tout en
puissance.