Dans
toutes les encyclopédies rock ayant l'heureuse idée de contenir
un article sur les Ramones, vous trouverez "les trois premiers albums sont
l'exacte réplique du premier". Sans vouloir faire mon pointilleux,
je dirais que c'est complêtement faux. Car l'exploit de Leave
home (second album des Ramones) est non seulement d'être le deuxième
album parfait d'affilée après Ramones ; mais aussi
de constituer un renouvellement, six mois seulement après la de
sortie de leur premier chef-d'oeuvre. Car si le premier était fait
de rock urbain et nerveux, ce deuxième opus traduit nettement plus
l'influences des Beach Boys et de la pop bubble-gum.
Il
est toujours très difficile de comparer deux chefs-d'oeuvres, mais
si l'on tente la comparaison avec
Ramones qui passe pour le meilleur
album des New-yorkais, je dirais que ce second opus manque presque de surpasser
son prédecésseur gâce au nombre incroyable de morceaux
parfaits qui deviendront les pièces maîtresses du répertoire
des Ramones : Gimme gimme shock treatment, Sheena is a punk rocker (pour
l'anecdote, ce titre aurait normalement dû se trouver sur l'album
suivant, Rocket to Russia, mais le titre initialement prévu,
Carbona not glue, ayant été censuré, c'est
Sheena qui s'est précocement retrouvé à sa place),
Pinhead, Commando, ou encore la sublime reprise de California Sun
des Rivieras.
Au
final, c'est donc une deuxième galette parfaite sur deux, et en
moins de deux ans pour les Ramones. Et aussi l'apogée de leur style
punk-pop qui fit leur réputation. Une compaction incroyable de refrains
accrocheurs et de riffs efficaces.
Ramones leave home rejoint donc
son prédecesseur au panthéon de la musique rock.