Sur
cette planète, il est bon nombre de personnes qui aiment autant
le chocolat au lait que le camembert. Mais il ne leur viendrait pourtant
jamais à l'idée de les marier. C'est pourtant bien ce qui
c'est passé dans la tête de Joey Ramone lorsque celui-ci a
émis l'idée de faire produire le dernier opus de son groupe
par le légendaire Phil Spector. En effet, qui de plus opposés
que les rois du rock'n'roll minimaliste sans artifices et le nabab de la
pop mielleuse surproduite ?
De
cette union pour le moins mouvementée naîtra un bébé
prénommé
End of the Century, qui va diviser critique
et public. D'un côté, il reçoit le titre de meilleur
album rock de l'année par la presse new-yorkaise et, de l'autre,
il est décrié par bon nombre de fans qui lui reprochent ses
égarements
Et
c'est vrai que la production de cet album est sans conteste son point faible
et il ternit la qualité finale du disque. De plus, on ne peut être
qu'encore plus déçu car derrière cet écran
popisant, la matière ramonienne est vraiment là et en bonne
forme : les immortels Do you remember Rock'n'roll Radio ? et Rock'n'roll
Highschool, les excellentes
Let's go et High risk Insurance,
la poilante This ain't Havana ( Ba-ba-banana, this ain't Havana.
Do you like bananas, ba-ba-bananas ...) et bien sûr, la sublimissime
Chinese
rocks, morceau d'anthologie, sûrement un des meilleurs de toute
leur carrière. Et finalement, à part Baby I love you et
peut-être
Danny says, les compositions de End of the century
sont réellement excellentes. Ce serait donc injuste de dire de cet
album qu'il est une daube. Imaginons juste un instant qu'il est été
enregistré en live et je le bénirais et le sacrerais comme
un des meilleurs albums des faux frères new-yorkais.
Soyons
donc logique et réjouissons-nous devant la matière juteuse
et finalement tellement ramonienne de
End of the Century.