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DEE DEE RAMONE - Greatest & Latest


 
Sorti en 2000
Produit par Chris Spedding
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Les Ramones ont toujours eu l'habitude de pondre des albums en demi-teinte lorsqu'ils tentaient de renouveler leur style. Et ce n'est pas ce Brain Drain, sorti en 1989 juste avant le départ du bassiste et compositeur Dee Dee Ramone, qui sera la première exception à la règle.

La première surprise de Brain Drain tient dans le fait que le point culminant de cet album est bel et bien une reprise, celle de Palisades Park de Freddy Cannon. Il était en effet un temps où les Ramones excellaient dans le choix de reprises (California Sun, Do you wanna dance ?, ...), exécutées avec tellement d'entrain et de simplicité ramonienne qu'elles finissaient par devenir des incontourables de leur répertoire, au sein duquel on ne les différenciait plus des compositions originales. Et c'est ici bien le cas avec cette petite merveille qui nous permet, le temps de deux courtes minutes, de se retrouver, 15 ans plus tôt, à une période où la puissance de feu des Ramones n'avait d'égale que leur talent mélodique. Nostalgie, quand tu nous tiens, ...

Et si le point culminant de l'abum est donc une reprise, l'autre seul bon moment n'est rien d'autre qu'une oeuvre de commande. C'est en effet tout spécialement pour la bande originale de l'adaptation cinématographique du roman éponyme de Stephen King (un grand fan), que les Ramones accouchèrent de Pet Semetary, titre résolument atypique et réussi, qui rejoindra les Sheena is a Punk rocker et autres Rockaway Beach au panthéon des refrains que tout être humain normalement constitué se plaira à chanter sous sa douche.

Eh oui, l'on peut bel et bien parler de nostalgie en présence de Brain Drain. Car, combien de fois a-t-on parcouru l'album de long en large à la recherche d'un hymne définitif, capable de nous rappeler au bon temps où les chevelus se payaient le luxe d'en placer une demie-douzaine par disque. Ce ne sera en effet pas le cas des laborieuses Learn to listen, All screwed up, Ignorance is bliss et autres Punishment fits the crime, dont l'histoire ne retiendra que leur fonction élementaire de remplissage.

Et puis, comment expliquer que les Ramones n'aient jamais compris que leurs albums n'ont jamais été mieux produit que par des hommes maisons (Tommy Ramone, Ed Stasium, Daniel Rey, ...), et non pas par quelque star de studio d'enrigistrement, Bill Laswell en l'occurence, dont le seul mérite aura été ici de donner au batteur Marky Ramone le son de caisse claire le plus énorme de toute sa carrière, à tel point qu'il réussit à bouffer litéralement tout le reste de l'album. Hormis l'adjonction de quelques choeurs parfois bien sentis, la production de cet album se révèle donc bien trop stérile.

Avec Brain Drain, nous sommes donc au final en présence d'un album sans réel caractère, sorte de pont entre la période hardcore et la fin de la carrière du groupe, et dont l'histoire ne retiendra probablement que le manque cruel de mélodies et autres riffs accrocheurs.