Bien
sûr, aucun album des Ramones paru après 1978 n'égalera
la perfection des ces quatre premiers chefs-d'oeuvres qui ont bouleversé
le monde du rock. Mais dans la prolifique discographie post-It's alive
des
new-yorkais, certaines pièces méritent plus que d'autres
une attention soutenue ; et c'est bien le cas de cet Animal Boy,
sorti en 1986.
Car
si, évidemment, cet énième opus n'atteindra pas le
niveau de ces glorieux ancêtres, Ramones et Rocket to Russia
en tête, il se révèle pourtant une réussite
totale dans la veine punk radicale que les Ramones s'étaient mis
à explorer depuis l'arrivée de leur nouveau batteur, Richie.
La
qualité de cet album est à mettre en majorité sur
le compte de la grande forme des songwriters du groupe, Dee Dee en particulier.
On ne peut que citer les nombreuses réussites qui émaillent
le disque : Somebody put something in my drink, suberbe hymne mélancolique
écrit par le batteur Richie Ramone ; Animal Boy, monument
de punk nerveux et enragé ; Love kills, génial hommage
de Dee Dee à Sid et Nancy ; ou encore Bonzo goes to Bitburg,
dénonciation virulente des excès de Ronald Reagan (il s'était
recueuilli dans un cimetière allemand où reposaient des soldats
SS).
Et
puis, pour une fois, les chansons qu'on considérait traditionellement
comme "de remplissage" se révèlent d'honnête facture,
à l'image de
Freak of nature, Eat that rat ou encore
de la poilante Hair of the dog. Bien sûr, on a quand même
droit à une petite miévrerie digne des pires heures de Bon
Jovi, She belongs to me, que l'on oubliera bien vite. Tout le contraire
de Something to believe in, chanson punky-pop merveilleusement kitsch
où les Ramones s'amusent à se moquer du Band Aid (grande
association carritative dont tous les grands artistes à la mode
à l'époque désirant soigner leur image faisaient partie).
Le clip du morceau, dans lequel on peut apercevoir les Ramones et leurs
amis chanter en se tenant la main et en allumant leurs briquets, est d'ailleurs
hillarant.
Même
s'il ne restera pas comme un élément indispensable de la
discographie des Ramones,
Animal Boy constitue sans nul doute l'un
des meilleurs moment de la seconde partie de carrière des chevelus
new-yorkais.